L’agroforesterie : perspectives et mise en pratique

Article Sud-Ouest publié le 12/01/19 par Géraud Melliès

Ce vendredi, une journée entière était consacrée à « L’Agriculture dans les règles de l’arbre », autrement dit l’agroforesterie, organi­sée conjointement par Lionel Jor­dan-Malle, de Bordeaux sciences agro, Fabien Balaguer, de l’Agence française d’agroforesterie, et Élodie Lima, du lycée agricole et forestier Terres de Gascogne.

C’est dans l’amphithéâtre de cet établissement bazadais, que Pascal Trouche, son directeur, a ac­cueilli les intervenants, Stéphane Gotti, agriculteur, Jean-Michel Escurat, enseignant en techniques fo­restières dans les Vosges, Clément Pouponnat, responsable de l’agroforesterie en Nouvelle-Aquitaine, ainsi que les nombreux élèves, in­génieurs agro, lycéens et tous les participants extérieurs venus dé­couvrir ce qui se cache derrière ce nom composé devenu à la mode.

Dès le début de sa conférence, Fabien Ballaguer a posé la ques­tion essentielle : « Quel est le tra­vail d’un agriculteur ?» La réponse surprend, c’est un travail de chi­mie, capter le soleil (photosyn­thèse) et le transformer en bio­masse (carbone). Tout part de là. La nature va d’elle-même vers plus de biomasse, et l’agriculture à ten­dance à aller dans l’autre sens.

Tour à tour sont mis en avant, l’action des mycorhizes dans les relations souterraines entre plan­tes, celle des vers de terre (3 ton­nes par hectare), les problèmes d’érosion des sols, la présence de l’élevage, indispensable pour un système d’agriculture durable, l’influence néfaste du remembre­ment du siècle dernier, puis le « réarbrement » nécessaire, à l’échelle d’un territoire, avec les bons arbres aux bons endroits (haies en bordure des cours d’eau, des chemins, fourrés, bos­quets, forêts).

De très nombreuses personnes font de l’agroforesterie sans le sa­voir. Le but est donc d’optimiser l’utilisation du soleil, pour la pho­tosynthèse, de protéger la fertili­té des sols, et de maîtriser la ges­tion de l’eau. Pour cela on peut utiliser l’arbre comme un outil économique. Il faut « empiler » les plantes, car on oublie trop sou­vent celles qui sont au ras du sol, effectuer moins de travail du sol, créer des microclimats en gérant les flux d’air et les vents, utiliser au maximum la biodiversité et protéger les abeilles. Tout cela de­vrait nous procurer un avenir plus serein.

Vous aimerez aussi...